lundi 16 avril 2012

Francis Piquot, sculpteur sur bois : genèse d'une pratique

Trouver du temps pour la création

A côté de l'enseignement des Arts Plastiques en collège, ma pratique personnelle s'est mise en place... vaille que vaille. De 1978 à 1985, je travaille avec des métaux de récupération. J'entretiens mes convictions entre brouettes et gaines électriques. Abstraction facile, mais rigide et pauvrement élégante. Ennui et lassitude...

Empreintes, 1992, chêne fendu, 130 cm.
En 1986, le bois s'impose. Le temps est plus "libre", le petit savoir-faire de mon adolescence et la complicité du matériau m'aident à cheminer sur mon projet qu'il faut négocier avec des possibilités contingentes : d'où les contournements, bifurcations, retours... Au fil des ans, les formats tendent vers des blocs plus conséquents (ce n'est pas tant la folie des grandeurs que l'importance d'un "corps à corps"). Il faut prendre en compte aussi le hasard, face au stock restant d'investissement et d'énergie, après les autres engagements de la vie professionnelle et familiale .
Une sensualité essentielle


Etre II, 1991, cerisier, chêne, corde
90 cm.
Après le choix du support, je laisse mûrir le projet, issu de notre entente.
Dans la formation de base des plasticiens, figurent toujours l'histoire de l'art, celle du corps, l'étude de l'anatomie, l'observation répétée de modèles vivants et l'inévitable libido.
Le corps suggéré, plus ou moins morcelé



Femme XII, 1990, détail.
Les formes s'organisent, se maltraitent, se caressent, fripent leurs enveloppes ou se gonflent orgueilleusement. Depuis la Nouvelle Figuration des années 60-70, je me permets, sans complexe, de pratiquer un art figuratif, en évitant le "simple" (?) réalisme. Je ne suis pas, non plus, sans lorgner vers les grands maîtres de la statuaire, toute époque confondue.

Homme, 1988, pommier
 polychrome, 84 cm.


Mettre en oeuvre

Anciennes pièces de charpente ou fûts d'arbre, du bois le plus fruste à l'impeccable - après croquis ou maquette d'argile -, je pratique la taille directe (avec tronçonneuse, hachette, scie, puis gouges et burins) pour dégager des morceaux de "présence" humaine. Simplifiés ou réalistes, ceux-ci s'enchevêtrent au profit d'un monde onirique personnel, mais dans une sensualité fictive et sans doute universelle.
Apport possible de matériaux simples (crin, grillage, métaux divers...) et de polychromie (parfois en trompe-l'oeil) comme un fard ou un cache-misère, eh oui! Je n'exclus pas les ornements.


Jeu I, 1987, olivier polychrome, métal, textile, détail.

Pour finir ? Ponçage éventuel, gavage d'huile de lin, encaustique...

Il faut vite un nouveau projet ; l'artiste, comme la nature, a horreur du vide !!!


Francis Piquot
277, rue de Cormery
37550 Saint-Avertin
France



1 commentaire:

  1. Bravo bravo. J'aime :D
    jolie prose, jolies sculptures, couleurs contrastant bien avec de beaux bois.

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